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Issue d’une carrière brillante en neurosciences et intelligence artificielle, Camille Morvan a consacré une décennie à la recherche académique, y compris un séjour de trois ans à Harvard. Intéressée par les processus de perception, de décision et d’apprentissage des êtres humains, elle a été motivée par le désir de connecter la recherche scientifique avec des applications pratiques.
De retour en France en 2013, elle arrive avec une proposition novatrice : adopter les tests cognitifs développés en laboratoire pour une évaluation innovante des compétences. Ces instruments, autrefois exclusifs au domaine de la recherche, sont rendus disponibles au grand public grâce à l’avancement technologique.
Elle lance alors Goshaba avec deux partenaires. Cette startup, à la croisée des sciences cognitives, de l’intelligence artificielle et de la ludification, vise à éliminer les préjugés dans le recrutement et à mettre en valeur les compétences authentiques.
Bientôt, l’entreprise séduit des clients de renom et des investisseurs, et s’établit comme une référence dans son domaine. Le projet devient rapidement plus qu’une simple entreprise ; il symbolise un engagement envers la société et une volonté d’humaniser la technologie.
Le fait
Malgré le succès en surface, des tensions internes commencent à émerger. Dès la première année, Camille ressent un déséquilibre dans la gestion de l’entreprise. Ses co-fondateurs, bien que amis de longue date, ont du mal à accepter son autorité, malgré sa légitimité scientifique et stratégique. Les conflits, les désaccords persistants et les remises en question constantes rendent la collaboration quotidienne épuisante.
Camille essaie de rester concentrée, soutenue par une équipe compétente mais fatiguée par ces défis continus. Les levées de fonds se poursuivent et les résultats financiers s’améliorent, mais le prix personnel à payer devient insoutenable. Avec le temps, l’enthousiasme cède la place à l’épuisement.
En 2021, elle décide de se retirer des opérations quotidiennes pour devenir présidente non exécutive, un choix dicté davantage par la nécessité que par la stratégie. Deux ans plus tard, Goshaba est liquidée, minée par des dépenses excessives et un manque de cohésion interne. Cette issue, bien que triste, semblait inévitable dans un environnement où la confiance avait disparu.
Le rebond
Après l’échec, Camille s’accorde un moment de silence. Elle ressent une grande tristesse, mais aussi un soulagement profond. Elle reconnaît avoir investi toute son énergie, sa santé et sa foi dans le travail d’équipe. Elle prend le temps de se soigner et de se reposer.
Des activités comme le sport, la méditation et les voyages l’aident à se reconnecter avec elle-même. Elle apprend à accepter la perte, à lâcher prise sur la nécessité de tout comprendre ou de tout réparer. Les amis, les discussions et la musique deviennent des points d’ancrage essentiels.
Cette période de pause forcée devient un moment de transformation personnelle. Elle découvre que la résilience n’est pas une posture héroïque, mais une réconciliation progressive avec la réalité. Les leçons apprises l’encouragent à mieux choisir ses entourages, à écouter davantage et à sélectionner ses combats. L’échec se transforme en révélateur de vérités, ouvrant la voie à une créativité renouvelée.
Depuis
Aujourd’hui, Camille Morvan partage son expertise auprès des entreprises et institutions européennes. En tant que conférencière, consultante en stratégie et innovation, et enseignante en IA et neurosciences, elle promeut un leadership plus conscient et inclusif.
Elle défend l’idée que la technologie doit enrichir l’humanité, et non l’inverse. Parallèlement, elle explore d’autres moyens d’expression, tels que l’écriture, la musique et la transmission de savoir. Cette perspective lui confère une nouvelle clarté : tout projet est avant tout une aventure humaine, dont la qualité détermine le destin. « On fait ce qu’on peut avec les circonstances », dit-elle sereinement. L’échec n’a pas diminué sa capacité à croire, au contraire.
Pour elle, entreprendre signifie accepter l’incertitude, embrasser la fragilité et reconnaître que la chute fait partie intégrante du mouvement. « L’échec et le succès », conclut-elle, « sont les deux faces d’une même pièce et la vie consiste à sortir de cette dualité pour vivre sans chercher l’un ou craindre l’autre. »
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