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ToggleExplication de la saisie sur salaire et son fonctionnement historique
La saisie sur salaire constitue une méthode légale permettant à un créancier de recouvrer une créance non payée par un employé, comme une facture ou un prêt. Cette procédure autorise le créancier à prélever directement une portion du salaire de l’employé par l’intermédiaire de son employeur afin de régler la dette.
D’un point de vue juridique, cette opération est une adaptation de la saisie-attribution, qui est régie par le Code des procédures civiles d’exécution, mais spécifiquement ajustée au contexte du Code du travail pour les employés. Elle se différencie d’autres méthodes de prélèvement telles que l’avis à tiers détenteur pour les impôts, la cession de rémunération ou le paiement direct pour les pensions alimentaires.
Avant le 1er juillet 2025, la démarche nécessitait une intervention judiciaire : le créancier devait obtenir un titre exécutoire et faire appel à un juge de l’exécution. Suite à une audience de conciliation, le greffe du tribunal était chargé de transmettre l’ordonnance de saisie à l’employeur, qui devait alors effectuer les prélèvements nécessaires chaque mois. Aujourd’hui, la procédure est simplifiée et est gérée par les commissaires de justice, ce qui permet une gestion plus rapide et efficace des dossiers.
Nouvelles responsabilités des employeurs suite à la réforme
Depuis cette réforme, les employeurs sont tenus de fournir, dans un délai de 15 jours après réception du procès-verbal de saisie émis par le commissaire de justice, des informations telles que le statut du salarié, le type de son contrat, le montant de sa rémunération, et les autres saisies en cours si elles existent. Ils doivent également prélever la part saisissable du salaire à chaque versement et transférer ces montants au commissaire de justice chargé de la répartition. La procédure prend fin lorsque l’employeur reçoit un document de mainlevée de la part du commissaire de justice.
Ce changement significatif élimine le besoin d’intervention judiciaire et place la responsabilité de la gestion du dossier sur les épaules du commissaire de justice et de l’employeur, simplifiant ainsi le processus.
Les employeurs qui ne respectent pas ces obligations risquent une amende civile pouvant aller jusqu’à 10 000 euros. En outre, des dommages-intérêts peuvent être demandés si un préjudice est prouvé. Si l’employeur ne procède pas aux prélèvements requis, le commissaire de justice peut, à la demande du créancier, solliciter l’intervention du juge de l’exécution, ce qui pourrait conduire à une condamnation de l’employeur au remboursement des sommes dues.
Calcul de la part saisissable du salaire et montant minimal garanti
La détermination de la part saisissable du salaire s’appuie sur un barème légal qui varie selon les tranches de rémunération et qui est ajusté selon le nombre de personnes à charge. Il n’est pas nécessaire que les employeurs effectuent ce calcul eux-mêmes.
Il est essentiel qu’une somme minimale demeure disponible pour le salarié, équivalente au montant mensuel du RSA pour une personne seule, soit 646,52€. Cette mesure assure au salarié un minimum pour couvrir ses besoins essentiels.
Dispositions transitoires pour les saisies en cours
Une période de transition a été mise en place depuis le 1er juillet 2025. Les paiements effectués par les greffes en juin 2025 ont été suspendus, en attendant que les commissaires de justice prennent le relais des procédures, ce qui peut se prolonger jusqu’à la fin de l’année 2025 pour les dossiers complexes.
Durant cette période, certains employés pourraient temporairement recevoir l’intégralité de leur salaire, même si leur dette n’est pas totalement réglée, jusqu’à ce que le nouveau commissaire reprenne la gestion du dossier.
Conseils aux entreprises pour l’application de ces nouvelles règles
Il est conseillé aux entreprises de se faire accompagner pour bien comprendre les enjeux de cette réforme. La communication avec les employés est cruciale pour éviter toute confusion, notamment si des prélèvements se poursuivent alors que les employés pensent avoir remboursé leurs dettes. La Chambre nationale des commissaires de justice estime que près de 300 000 personnes sont actuellement concernées par une saisie sur salaire, soulignant l’importance d’une information claire et précise.
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