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ToggleLe fossé entre les politiques et la réalité professionnelle
En France, la santé mentale au travail est devenue une préoccupation majeure. Les données recueillies révèlent que, selon une étude de teale en 2025, un employé sur trois montre des symptômes de souffrance psychique. Pour une entreprise de 1000 employés, le coût annuel de l’absentéisme dépasse le million d’euros. Les congés maladie prolongés pour troubles psychologiques sont en hausse, et un désengagement croissant affecte divers secteurs. L’impact est à la fois humain, avec une détérioration alarmante du bien-être des employés, et économique, avec des coûts élevés pour les entreprises et la société. Il est évident que modifier simplement le nombre d’heures de travail ne résoudra pas ces problèmes de base ; une refonte des conditions de travail est nécessaire.
Négliger ces indicateurs compromet notre économie ainsi que notre cohésion sociale. Une entreprise qui surcharge ses employés ne peut ni innover, ni fidéliser ses talents, ni exceller sur le long terme. Dans une quête de performance, le vrai débat ne devrait pas se limiter au volume horaire de travail, mais plutôt questionner la durabilité des conditions de travail.
Ce que « travailler mieux » implique véritablement
Travailler de manière optimale signifie avant tout évoluer dans un environnement qui prend en compte la santé mentale. La performance durable ne peut être atteinte que si elle repose sur un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, un véritable droit à la déconnexion, et la prévention des risques psychosociaux. De nos jours, de nombreuses organisations tentent de pallier un manque d’engagement par des exigences quantitatives, alors qu’il serait plus judicieux de s’attaquer aux causes profondes telles que le manque de reconnaissance, l’absence de sens au travail, et le déséquilibre structurel entre les charges de travail et les ressources disponibles.
Améliorer les conditions de travail, c’est également revaloriser le temps passé au travail. Cela inclut une rémunération adéquate, mais aussi une reconnaissance symbolique : être considéré, écouté et respecté. Dans un contexte professionnel rapide et incertain, où les frontières entre vie professionnelle et personnelle sont de plus en plus floues, les employés recherchent moins des heures de travail en moins que des conditions leur permettant de s’impliquer pleinement et sainement.
Enfin, travailler mieux nécessite une révolution des pratiques managériales. Ce qui stimule la performance aujourd’hui, ce sont des environnements où règne la confiance, où le dialogue est authentique et où les employés peuvent contribuer à une vision collective. Les nouvelles générations, en particulier, rejettent les modèles autoritaires et attendent de leurs managers qu’ils agissent en facilitateurs plutôt qu’en surveillants.
Face aux coûts de l’inaction, recentrer le débat est essentiel
D’après nos études récentes, les entreprises qui investissent dans la santé mentale constatent en moyenne une réduction de 20 % de l’absentéisme lié à ces problèmes, et le retour sur investissement minimum est de quatre pour un : chaque euro investi génère au moins quatre euros de valeur. Ces chiffres reflètent non seulement des vies affectées, des équipes désorganisées, mais aussi des talents qui se détournent d’entreprises incapables de leur fournir un environnement de travail soutenable. Notre dernier baromètre indique que plus d’un tiers des employés envisagent de quitter leur poste pour des raisons liées à la santé mentale.
La question cruciale est donc de savoir comment améliorer les conditions de travail. Cela requiert du courage, tant politique que managérial, pour redonner du sens et les moyens de mieux travailler. C’est dans cette direction que se joue l’avenir de nos entreprises et, plus largement, de notre société.
Changer de perspective est impératif. Dans une économie où la valeur repose de plus en plus sur l’intelligence humaine, l’engagement et la créativité, négliger les conditions de travail est synonyme de se saboter collectivement.
Julia Néel Biz, cofondatrice et PDG de teale, après un événement personnel significatif, s’est engagée à élever la santé mentale au même rang que la santé physique, convaincue de son importance cruciale pour les individus et les organisations. Depuis 2021, elle a aidé teale à soutenir plus de 150 entreprises et institutions. Engagée en faveur de l’entrepreneuriat féminin, elle utilise son expérience pour inspirer les femmes à prendre des risques et à surmonter le syndrome de l’imposteur. Membre du conseil d’administration de France Digitale et lauréate du Classement Choiseul Santé 2024, elle représente une nouvelle génération de leaders technologiques engagés.
L’article original « Le vrai défi n’est pas de travailler plus ou moins, mais de travailler mieux ! » est publié sur Beaboss.fr, le site des dirigeants de petites et moyennes entreprises.
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