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ToggleLeçons clés de la quatrième édition du Baromètre Niji
La quatrième édition du Baromètre Niji, publiée en 2025, offre une analyse précise de l’état actuel de la transformation digitale. Bien que le niveau de maturité s’améliore, il subsiste un fossé notable entre les ambitions stratégiques des entreprises et leur réalité opérationnelle.
Dans un environnement économique tendu, la transformation digitale transcende son rôle initial de catalyseur de croissance et d’amélioration de l’expérience client pour devenir un pivot central de la performance, de la productivité et de la compétitivité. L’objectif est désormais de maximiser les résultats avec des ressources réduites.
Statistiques révélatrices et implications
Voici quelques statistiques éloquentes :
- 91 % des organisations comptent sur la transformation digitale pour booster leur efficacité opérationnelle (contre 84 % en 2024).
- 41 % affirment avoir un modèle économique véritablement piloté par la technologie.
- 50 % des investissements sont consacrés aux systèmes d’information métier et au back-end, tandis que seulement 20 % concernent l’IA et les données.
- Un tiers des organisations ont simplifié leur architecture de systèmes d’information, une baisse par rapport à 2024.
- 15 % ont organisé leurs données autour d’une approche produit (contre 7 % en 2024), et 69 % sont en pleine transformation.
- Seulement 29 % des organisations maîtrisent la gestion du changement.
- 73 % n’ont pas instauré de processus d’amélioration continue basés sur des indicateurs IT.
- 71 % ont déjà mis en œuvre des applications d’IA générative dans leur chaîne de valeur digitale.
- 75 % ne parviennent toujours pas à mesurer les indicateurs environnementaux liés à l’IT.
Ces chiffres témoignent d’une transformation en cours, mais encore loin d’être complète.
« Avec la transformation digitale, nous entrons dans une nouvelle ère : celle de la performance opérationnelle. Le numérique ne se limite plus à l’expérience client mais doit s’étendre aux processus internes, aux fonctions de support et aux chaînes de valeur », explique Romain Delavenne, Directeur Consulting chez Niji.
Sept contradictions qui entravent la transformation
L’édition 2025 souligne sept paradoxes majeurs qui illustrent le décalage entre les intentions et les actions :
- Des attentes croissantes (90 %), mais des budgets réduits ou sous pression (50 %).
- L’efficacité opérationnelle est prioritaire pour 91 % des organisations, pourtant seulement 31 % parviennent réellement à transformer leurs processus.
- Alors que la technologie devrait générer de plus en plus de valeur, l’optimisation reste principalement à court terme.
- La création de valeur est un impératif commun, cependant la gestion du changement est négligée et insuffisamment mesurée.
- Les applications d’IA générative se développent mais ne sont pas structurées en véritables projets de transformation.
- L’IA est considérée comme un outil crucial, mais son intégration systémique dans la chaîne de valeur est encore marginale.
- La dépendance envers les technologies américaines est reconnue, sans pour autant anticiper ses impacts sur la souveraineté et la compétitivité.
La transformation digitale progresse, mais de manière désynchronisée, souvent ralentie par des décisions contradictoires.
Enseignement n°1 : Une ambition stratégique persistante malgré les contraintes budgétaires
En 2025, 90 % des organisations maintiennent ou augmentent leur engagement numérique par rapport à 2024, avec 91 % confiant la direction de la transformation à un membre du Comex. Néanmoins, les réalités budgétaires prévalent : une entreprise sur deux voit ses budgets numériques stagner ou diminuer.
Face à cette contrainte, les priorités évoluent. L’efficacité opérationnelle redevient la priorité, devant l’engagement client et l’expérience utilisateur. Les investissements se concentrent à nouveau sur les infrastructures technologiques essentielles, en particulier les systèmes d’information métier et le back-end.
Cependant, la durabilité est en recul, confirmant la difficulté de concilier performance économique immédiate et objectifs environnementaux dans un contexte précaire.
Enseignement n°2 – Trois facteurs clés : infrastructures, adoption, mesure
Le Baromètre Niji 2025 a établi que la réussite ne réside plus dans la multiplication des projets, mais dans la capacité à structurer les efforts dans la durée.
Trois facteurs se distinguent :
- des architectures de systèmes d’information simplifiées,
- une gestion du changement efficace,
- une mesure précise de l’impact, alignée sur la stratégie.
Si la gouvernance s’améliore, l’exécution demeure précaire. Les systèmes restent complexes, les plateformes de données et d’IA sont sous-utilisées, et les indicateurs sont encore insuffisamment liés aux objectifs stratégiques. Ainsi, la transformation peine à évoluer d’une logique de projets isolés à une logique de performance continue.
Enseignement n°3 – IA générative : de l’expérimentation à l’industrialisation
L’année 2025 marque un tournant décisif. L’intelligence artificielle générative sort des phases de test pour devenir un outil opérationnel essentiel. Impliquée dans l’entièreté de la chaîne de valeur, elle engendre déjà des gains de productivité mesurables, notamment dans le développement et les tests IT.
Cependant, le succès ne réside pas uniquement dans la technologie. Les organisations les plus performantes sont celles qui ont réussi à encadrer, gouverner et soutenir ces pratiques. Sans une structure claire, l’IA reste une superposition d’initiatives isolées. Avec un cadre bien défini, elle se transforme en un accélérateur de performance.
Enseignement n°4 – Souveraineté numérique : un enjeu stratégique négligé
Un dernier point crucial : 75 % des organisations admettent leur dépendance vis-à-vis des technologies américaines, mais moins de la moitié ont commencé à réfléchir sérieusement à la souveraineté numérique.
Dans un climat géopolitique instable, cette dépendance soulève des questions de compétitivité, de contrôle des données et de résilience économique. Pourtant, le lien entre les choix technologiques et la souveraineté reste insuffisamment intégré dans les décisions stratégiques.
« Le numérique devient un levier d’impact, de rationalité et de souveraineté, à condition de prendre des décisions éclairées », affirme Karen Tetelbom, Directrice Conseil chez Niji.
La transformation digitale ne se limite plus à l’innovation ou à l’image de marque. Elle est désormais une question d’exécution, de cohérence et de courage stratégique. Les organisations capables de surmonter les paradoxes, d’aligner leurs ressources avec leurs objectifs et de mesurer concrètement la valeur créée seront celles qui transformeront le digital en un avantage durable. Les autres risquent de rester au stade des intentions.
Méthodologie :
Cette étude comparative a été réalisée auprès de plus de 100 entreprises – incluant des ETI, des sociétés du SBF120, du CAC40 et des administrations publiques clientes de Niji. Ces entreprises représentent divers secteurs d’activité en France et affichent différents niveaux de maturité digitale. Les résultats sont basés sur des entretiens de 90 minutes avec les responsables du numérique (direction générale, marketing, digital, transformation ou systèmes d’information) de chacune d’elles.
L’article original sur la transformation digitale est disponible sur Beaboss.fr, le site des dirigeants de petites et moyennes entreprises.
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