Grossesse chez les entrepreneures : Nouvelles mesures révolutionnaires!

Embrasser l’entrepreneuriat signifie souvent embrasser une grande liberté tout en assumant de lourdes responsabilités. L’arrivée d’un enfant dans cette équation peut s’avérer complexe pour les femmes qui gèrent leur propre entreprise. La crainte de perdre des clients ou de subir une baisse de revenus conduit souvent ces entrepreneuses à reprendre le travail prématurément, souvent au risque de négliger leur santé. Cependant, à partir du 1er janvier 2025, des mesures améliorées offrent plus de sécurité pendant cette période pour les travailleuses indépendantes. Comment alors se préparer à cette phase critique et continuer à développer son entreprise tout en accueillant la maternité ?

1. Un congé maternité souvent réduit

Une enquête menée par l’IFOP en 2023 a révélé une tendance préoccupante : 72% des femmes entrepreneuses reprennent le travail avant la fin de leur congé maternité, avec 34% d’entre elles qui reprennent le travail parfois une semaine seulement après l’accouchement. Cette situation montre que le congé est souvent perçu comme un luxe inabordable.

Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. La peur principale est celle de compromettre la survie de leur entreprise. À la différence des employées, les entrepreneuses ne peuvent pas toujours déléguer leurs responsabilités à un groupe ou bénéficier d’un support financier stable pendant une absence prolongée. De plus, nombre d’entre elles ignorent les dispositifs existants qui pourraient les aider à mieux gérer leur congé maternité.

Cette situation est aussi exacerbée par un stereotype culturel selon lequel la « superwoman » doit tout gérer sans faillir. Il est essentiel de changer cette perception et de normaliser l’idée qu’une pause dans son activité n’est pas une faiblesse, mais une stratégie pour revenir encore plus forte.

2. Des mesures réévaluées : des progrès pour les entrepreneuses

Depuis janvier 2025, le montant des allocations pour congé maternité a été révisé à la hausse. Les entrepreneuses peuvent maintenant recevoir jusqu’à 11 151 euros pour un congé de 112 jours (environ 4 mois), un montant légèrement supérieur à celui des salariées dans des postes similaires. Toutefois, cette amélioration est liée à certaines conditions.

Contrairement aux salariées, dont les indemnités sont basées sur les trois derniers mois de salaire, celles des indépendantes dépendent des trois dernières années de revenus. Cette différence peut être problématique, en particulier si l’entreprise a connu des fluctuations. De plus, les frais fixes tels que les loyers ou les abonnements professionnels continuent de s’accumuler, rendant difficile un arrêt complet de l’activité.

Il est aussi crucial de souligner que ces indemnités ne représentent qu’une partie de la solution. L’équilibre entre une préparation financière, une gestion efficace du temps et un soutien personnel est essentiel pour transformer cette période en un succès tant personnel que professionnel.

3. Comment s’organiser pour préserver son entreprise

Pour bien gérer cette période, l’anticipation est essentielle. Voici quelques stratégies utilisées par des entrepreneuses qui ont réussi à concilier maternité et gestion d’entreprise :

• Déléguer efficacement : Cela implique de mettre en place une équipe compétente avant la grossesse ou de s’appuyer sur des freelances fiables pour maintenir les opérations. Solène Pignet, créatrice de « Grossesses d’Entrepreneuses », a repensé l’organisation de son activité en réorganisant ses offres et en automatisant certaines tâches.
• Repenser ses offres : Adapter ses produits ou services pour réduire la charge de travail tout en conservant des revenus suffisants. Certaines entrepreneuses choisissent de vendre des formations en ligne ou de mettre en place des systèmes d’abonnement, qui génèrent des revenus passifs.
• Automatiser des tâches : Les outils numériques permettent de planifier des communications ou de gérer des ventes sans intervention quotidienne, libérant du temps pour d’autres priorités.
• Communiquer avec ses clients : Être transparent pour maintenir la confiance. Annoncer sa grossesse et les ajustements prévus permet d’éviter les malentendus et de renforcer les relations professionnelles.
• S’entourer de mentors : Des entrepreneuses expérimentées peuvent offrir des conseils précieux pour naviguer cette période avec sérénité.

4. Des ressources pour accompagner les cheffes d’entreprise

L’initiative « Grossesses d’Entrepreneuses », fondée par Solène Pignet, aborde cette problématique. Créée à partir de son expérience personnelle, cette plateforme offre des outils concrets pour aider les futures mamans à gérer sereinement les aspects administratifs, financiers et organisationnels de leur entreprise pendant la grossesse.

Des formations sur mesure, des conseils juridiques et des accompagnements spécifiques permettent à ces femmes de mieux anticiper les changements à venir. Le site propose également un blog et un podcast avec des témoignages inspirants d’autres entrepreneuses, partageant leurs réussites et les défis surmontés.

Ces initiatives sont renforcées par un réseau d’experts, incluant des juristes spécialisés, des consultants en lactation ou encore des coachs en marketing et en délégation. Cette équipe multidisciplinaire offre une variété de solutions adaptées aux besoins des dirigeantes.

Concilier grossesse et entrepreneuriat est un défi, mais pas une mission impossible. Avec les nouvelles mesures d’indemnisation et des initiatives comme « Grossesses d’Entrepreneuses », il est possible de trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. En planifiant à l’avance, en s’entourant des bonnes ressources et en osant repenser son organisation, cette période exigeante peut devenir une opportunité de croissance, tant sur le plan personnel que professionnel.